Comprendre la perte d’autonomie pour mieux l’accompagner
Aujourd’hui, les experts médico-sociaux ont tendance à privilégier le terme de “perte d’autonomie” à celui de “dépendance” pour décrire les situations de personnes âgées ou fragiles. C’est une évolution plus significative qu’il n’y paraît, dans le langage mais aussi dans l’approche, plus nuancée, d’une réalité complexe. Quelques explications pour mieux comprendre ce que signifie la perte d’autonomie, comment la mesurer et l’accompagner.
Un concept adapté à des situations de vie multiples
La perte d’autonomie est communément définie comme l’état d’une personne qui, indépendamment des soins médicaux qu’elle pourrait recevoir, a besoin d’être aidée pour accomplir les actes essentiels de la vie ou requiert une surveillance régulière. Elle peut être causée par différents facteurs, aussi bien physiques (chutes, fatigue…) que cognitifs (troubles de la mémoire ou de l’attention) ou sociaux (isolement).
Au-delà d’une distinction binaire entre “dépendance” et “indépendance”, cette définition propose donc une évaluation holistique de situations de vie. Une chute à vélo, par exemple, peut causer une perte d’autonomie faible et temporaire si elle se solde par une entorse et l’utilisation de béquilles pendant trois semaines. À l’inverse, certains troubles cognitifs causent une perte d’autonomie importante et irréversible.
Vieillissement et perte d’autonomie : un lien à nuancer
Il faut noter que notre définition de la perte d’autonomie ci-dessus ne mentionne pas l’âge. En effet, l’âge ne représente pas un facteur causal mais plutôt une augmentation naturelle de la probabilité de se trouver en situation de perte d’autonomie, pour deux raisons : l’accumulation de faiblesses musculaires et/ou de déficits sensoriels d’une part et, de façon plus significative, la majoration du risque de maladies chroniques. Ces dernières sont une cause majeure de perte d’autonomie à tous les âges mais sont particulièrement dangereuses et prévalentes chez les personnes âgées : en 2021, environ 80 % des plus de 65 ans d’Europe souffraient d’au moins une maladie chronique. Par ailleurs, les maladies chroniques sont la cause de 75 % des décès de cette population. Leur prévention et leur traitement sont donc un défi majeur de santé publique.
Comment mesurer la perte d’autonomie au quotidien ?
Les professionnels de santé mesurent généralement l’autonomie en évaluant les capacités physiques, motrices et cognitives d’une personne à mener les Activités de la Vie Quotidienne (ou AVQ) essentielles à la survie et au bien-être. Les outils de référence pour ces évaluations varient selon les pays et les profils de patients (personnes âgées, victimes, d’AVC…)
Pour évaluer les besoins des personnes âgées en perte d’autonomie, de nombreux pays dont la Belgique utilisent l’échelle de Katz, développée par le médecin américain Sydney Katz à partir des années 1960. En France, les médecins utilisent la grille AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupe Iso Ressources), qui répartit les personnes évaluées en 6 populations ou “groupes iso-ressources” (GIR) définies par le degré d’autonomie et les besoins associés.
[Tableau disponible ici]
Pour un accompagnement holistique de la perte d’autonomie
Si l’évaluation de la perte d’autonomie est bel et bien une question médicale, elle doit aussi être accompagnée dans sa dimension sociale et humaine. C’est l’approche et l’expertise de Korian, avec des équipes médicales et soignantes qui adoptent des solutions de proximité adaptées et évolutives pour chaque situation. Les personnes relativement autonomes peuvent par exemple bénéficier de services individuels à domicile, tels que proposés par le réseau Petit-fils. À cela s’ajoutent des solutions collectives dans le cadre d’habitats partagés, de communautés de vie, ou encore de solutions résidentielles. Des interventions ponctuelles ou suivies sont également possibles pour des soins médicaux et de réadaptation, ainsi que l’hospitalisation à domicile. Enfin, les maisons de retraite spécialisées sont adaptées aux personnes les plus isolées et/ou en forte perte d’autonomie. L’autonomie figure au cœur de l’approche Positive Care développée par Korian, avec un fort accent sur les thérapies non-médicamenteuses, qui visent à maintenir et stimuler les capacités physiques, motrices et cognitives.
Partie intégrante de l’approche Positive Care, la recherche scientifique du groupe Korian est notamment axée sur la prévention et le traitement de la perte d’autonomie et des maladies chroniques. Les fondations Korian en France et en Allemagne, ainsi que les Directions médicales et de la recherche des pays, se mobilisent pour mener des projets de recherche clinique et des études sociétales, en collaboration avec des partenaires universitaires et scientifiques.
Pour aller plus loin :
OMS :
Vie-publique :
Infos Conseils Korian :
L’Appui, organisation pour les proches aidants au Québec :