Les seniors en Europe : face à l’isolement et l’inaccessibilité de leur ville, les seniors sont prêts à innover !

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Dans un contexte sanitaire exceptionnel, la 5ème édition du baromètre des seniors IPSOS / Fondation Korian aborde le moral des seniors et met cette année l’accent sur l’accessibilité de la ville et des services dans les territoires.

Plateau

La vie est-elle toujours source de plaisir pour les seniors européens ?

Malgré une crise sanitaire qui a plus particulièrement frappé les personnes âgées, la part des seniors déclarant bien vivre leur âge atteint cette année un niveau record avec 80% des 65 ans et plus (+6 points par rapport à il y a 2 ans). Dans le même temps, le plaisir de vivre des seniors ne cesse de diminuer et atteint son plus bas niveau historique : l’âge n’est pas un critère suffisant et les inégalités progressent, notamment pour les moins autonomes.

Si la vie reste aujourd’hui une source de plaisir pour une majorité de seniors (72%), ce chiffre est en baisse continue depuis 2014 (-12 points depuis 6 ans). Il atteint son plus faible niveau historique dans tous les pays. Le recul par rapport à l’avant Covid est plus marqué chez les 65-74 ans, sans doute encore très actifs et donc particulièrement frustrés par les restrictions pendant le confinement.

Les seniors pour qui la vie n’est pas source de plaisir (28% du total) sont surreprésentés chez les niveaux de revenus faibles (41%) qui vivent plus longtemps, avec de moindres ressources. La solitude est par ailleurs décisive : les personnes pour qui la vie n’est plus source de plaisir sont surreprésentées parmi celles qui vivent seules (33%) et n’ont pas de petits-enfants (31%). Le niveau de dépendance est le facteur le plus clivant : 58% des personnes très dépendantes (éprouvant des problèmes de santé ou des difficultés importantes et ont besoin de beaucoup d’aide) considèrent qu’elles n’éprouvent plus le plaisir de vivre, de même que 40% de celles qui ont quelques petits soucis de santé et besoin d’un peu d’aide.

Quelle accessibilité de la ville ?

Un constat sévère : la ville n’est pas adaptée ni aux seniors, ni aux plus jeunes ! Les seniors jugent très durement l’adaptation de leur ville à la vie des personnes âgées. Sur les 11 critères testés, qui vont de l’accessibilité des services de santé à la sécurité, la note moyenne d’accessibilité des services dans la ville accordée est de 4,5/10 seulement. Les plus jeunes partagent ce constat avec une note équivalente, conscients de la piètre adaptation de leur territoire aux plus âgés. De l’avis de tous, c’est la présence de toilettes publiques gratuites, propres et sécurisantes, qui manque notamment aux personnes à mobilité réduite, aux familles avec enfants en bas âge se déplaçant avec des poussettes, aux piétons etc.

Face à une incapacité d’utiliser leur voiture et des difficultés pour marcher, seule une minorité de seniors pourrait facilement continuer à fréquenter les commerces et services dont ils ont besoin. L’inadaptation de la ville contribue donc à la difficulté des seniors à éprouver du plaisir de vivre.

Quel rôle demain pour les maisons de retraite pour pallier le manque de services ?

De très nombreux seniors estiment manquer de services et d’infrastructures près de chez eux : point d’aide aux mobilités (31%), distributeur de billets (26%), point d’accès aux services publics (25%), mais aussi lieu de formation (24%) ou marché (23%). Autant de manques que déplorent également les moins de 65 ans.

Pour la grande majorité des seniors, la mise à disposition de services itinérants serait utile et permettrait de pallier l’insuffisante accessibilité de leur ville.

L’originalité de cette enquête est d’avoir interrogé sur les services qui pourraient être mis à disposition de tous dans les maisons de retraite. En effet, le maillage des maisons de retraite est très serré : 70% déclarent vivre à moins de 5 km d’une maison de retraite. Les seniors sont particulièrement intéressés par des points d’accès aux services publics (64%) ou un médecin / une maison de santé (63%), mais aussi un distributeur de billets (61%), un parc / jardin (60%) ou un marché (59%). L’intérêt est logiquement encore plus fort lorsque ces services sont perçus comme faisant défaut à proximité. Il est également très présent chez les moins de 65 ans, qui ont aussi peut-être moins de réticence à envisager de franchir les portes d’une maison de retraite.

« La demande autour de ces nouvelles solutions démontre une grande ouverture d’esprit des seniors, qui devrait inspirer les futurs débats autour de la loi grand âge et autonomie. Il est vraiment temps de comprendre que les européens ont largement changé de regard sur le vieillissement » réagit Serge Guérin, Président du Conseil scientifique de la Fondation Korian.

Enquête réalisée en Août 2020 auprès de 8 000 personnes dans 4 pays emblématiques de l’Union Européenne (France, Allemagne, Italie et Belgique).

 

 

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