Idées reçues, tabous, stigmatisation : perception des Français sur les troubles dépressifs et impacts sur leur prise en soin

Etablissements et services de Santé

Chaque année, selon l’OMS, les problèmes de santé mentale touchent directement une personne sur cinq soit environ 13 millions de Français. Parmi ces troubles, la dépression est l’un des plus répandus.
Pourtant, une étude exclusive menée par OpinionWay pour Inicea révèle que ces troubles demeurent – notamment du fait d’un manque de connaissance et d’information – encore sujets à la stigmatisation, à la minimisation et au tabou. Une réalité qui freine ainsi leur diagnostic et leur traitement.

Méconnaissance et manque d’information. 1 Français sur 4 pense qu'il suffit de « bonne volonté » pour sortir d'une dépression, 1 sur 5 que la dépression n’est qu’une forme de tristesse, ou que consulter un psychologue signifie être incapable de gérer ses problèmes. Preuve d’une certaine méconnaissance, ces idées reçues ont pour conséquence de renforcer les stéréotypes et le tabou autour de la prise en soin des personnes concernées.

Par ailleurs, seul 1 Français sur 4 connait la véritable prévalence des troubles dépressifs dans la société.
Sentiment de jugement et isolement progressif. Cette perception erronée, couplée à une minimisation des troubles, contribue à stigmatiser et isoler les personnes concernées : 44 % des Français souffrant ou ayant souffert de dépression se sont sentis jugés par leur famille, et 37 % par leurs amis ou collègues. Pour certains, cela mène même à rejet : 30 % déclarent s’être sentis rejetés par leur famille, 24 % par leurs amis. 

Pour le Dr Claire Gindre, Médecin expert psychiatrie à la Direction Médicale de Clariane France : « Les troubles dépressifs renvoient encore dans l’imaginaire collectif à une incapacité à gérer des situations, des émotions… Il s’agit pourtant d’une vraie maladie, et comme les autres maladies, elle se soigne ! Il est fondamental aujourd’hui d’identifier ces troubles et de les traiter au même titre que les maladies physiques. Parce que les troubles psychiques requièrent une attention sérieuse et une intervention précoce, les préjugés ne doivent plus retarder le diagnostic des personnes concernées et leur accès aux soins. » 

Les principaux résultats de l’étude : 

1.    La dépression reste un sujet largement tabou et minimisé dans notre société. 

•    71 % des Français déclarent que les troubles dépressifs sont considérés comme tabous par les proches (amis, famille, etc.).

•    À peine ¼ des Français connait la prévalence des troubles dépressifs en France. On observe une tendance à la sous-estimation du nombre de Français souffrant de troubles dépressifs au cours de leur vie : 44 % déclarent que la dépression concerne 1 personne sur 10, 23 % 1 personne sur 100, et 7 % 1 personne sur 1 000. 

2.    Les Français sous-estiment les causes biologiques de la maladie. 

•    Un événement traumatisant (accident, deuil, etc.), l’isolement social et le stress constituent les trois causes les plus fréquentes des troubles dépressifs selon les Français. 

3.    Pour une part non négligeable de Français, le diagnostic n'est pas posé.  

•    Plus de 3 Français sur 5 déclarent avoir souffert ou souffrir personnellement d’une dépression ou connaitre une personne de leur entourage qui souffre ou a souffert d’une dépression. 

•    13 % des sondés déclarent souffrir d’un trouble dépressif au moment de l’étude, 28 % en avoir souffert dans le passé. 

•    18 % des personnes déclarant avoir souffert ou souffrir de troubles dépressifs n’ont pas été diagnostiquées, un pourcentage qui grimpe à 28 % chez les moins de 35 ans. 

4.    Les stéréotypes autour des troubles dépressifs entraînent un jugement voire un rejet des proches, qui peuvent retarder la démarche vers les professionnels de santé.  

•    Le sentiment de jugement par la famille, les amis ou les collègues parmi les personnes concernées par les troubles dépressifs est partagé dans près de 4 cas sur 10 : 44 % se sont sentis jugés par leur famille, 37 % par leurs collègues et 37 % par leurs amis. 

•    30 % se sont même sentis rejetés par leur famille, 24 % par leurs amis. 

5.    Les conséquences de la dépression des patients sont un enjeu majeur de santé publique et sociétal. 

Dans le cadre de troubles dépressifs, parmi les personnes concernées :

•    50 % ont pris des anti-dépresseurs 13 % ont eu recours à d’autres médicaments. Soit une proportion significative de patients concernés qui n’ont pas (eu) accès à un traitement approprié.  

•    Seuls 34 % ont vu un médecin généraliste, 32 % un psychologue, et 32 % un psychiatre. 

•    22 % ont arrêté de travailler (démission ou arrêt maladie) ou arrêté leurs études. 

•    11 % ont commencé à boire ou augmenté leur consommation d’alcool. 

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Méthodologie de l’étude 

Cette étude a été menée auprès d’un échantillon de 1 010 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. 

L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle et de région de résidence. 
L’échantillon a été interrogé par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview) entre le 20 et le 28 août 2024. 

OpinionWay a réalisé cette enquête en appliquant les procédures et règles de la norme ISO 20252.

Contacts presse

  • Florian Bachelet

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