Santé mentale : les équipes de Clariane se mobilisent pour lever les tabous
Les troubles psychiatriques, qu’ils concernent les troubles de l’humeur, les addictions, les troubles du comportement alimentaire mais aussi les affections psychiatriques plus sévères, sont aujourd’hui l’une des principales causes de maladies chroniques en Europe. Parce « qu’il n’y pas de santé sans santé mentale », la journée mondiale de la santé mentale, célébrée chaque 10 octobre en lien avec l’OMS, permet de sensibiliser sur cet enjeu de santé publique et dont les préjugés sont encore tenaces dans l’imaginaire collectif. Pour l’évènement, Clariane, acteur majeur de la santé mentale en Europe, a souhaité mettre en avant le programme sur la micro-stigmatisation porté par Grupo 5 en Espagne et le projet Rictus en France mené par la clinique du Pays de Seine – Inicea.
Lutter contre la stigmatisation de la santé mentale, une nécessité
La stigmatisation en santé mentale est un problème grave qui entraîne des conséquences néfastes sur les individus et la société dans son ensemble.
En santé mentale, la stigmatisation se réfère à la discrimination, aux préjugés, et à la marginalisation des personnes atteintes de troubles mentaux. Cette stigmatisation est préjudiciable à plusieurs égards, affectant non seulement la vie des individus concernés, mais aussi la société dans son ensemble.
Parmi ses effets, on note :
- Une barrière à l’accès aux soins : la stigmatisation peut dissuader les personnes de rechercher de l’aide en raison de la peur du jugement social. Cela peut retarder le traitement et aggraver les troubles mentaux.
- De l’isolement social : les personnes stigmatisées ont souvent du mal à maintenir des relations sociales saines, ce qui peut conduire à l’isolement et à la détresse émotionnelle accrue.
- Un impact sur l’estime de soi : la stigmatisation peut entraîner une baisse de l’estime de soi et une perte de confiance en soi chez les individus, aggravant ainsi leurs problèmes de santé mentale.
La santé mentale et la stigmatisation en chiffres clés
- Selon l’OMS, environ 25 % des Européens souffrent de troubles mentaux chaque année.
- Le suicide est étroitement lié à la santé mentale. En Europe, environ 138 000 personnes se suicident chaque année, et un pourcentage significatif d’entre elles avait des troubles mentaux non traités ou mal gérés.
- Une étude de l’OMS menée en Europe a révélé que la stigmatisation entoure souvent les troubles mentaux, affectant ainsi la qualité de vie des personnes atteintes.
- Environ 15 % des personnes atteintes de troubles mentaux en Europe ont signalé avoir été discriminées au travail en raison de leur santé mentale, selon l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail.
Source :
Qualitative analysis of mental health service users’ reported experiences of discrimination
Écouter, respecter, comprendre : présentation du livre sur la micro-stigmatisation de Grupo 5
Chaque jour, nous constatons qu’il existe des comportements subtils, automatisés, presque imperceptibles, qui sont stigmatisants et que beaucoup d’entre nous adoptent sous couvert de « bonnes intentions », sans avoir l’intention expresse d’exclure qui que ce soit.
Qu’il s’agisse de petits commentaires, de plaisanteries, de comportements non verbaux, ces comportements, appelés micro-stigmatisations, entretiennent et aggravent la stigmatisation. Ils perpétuent les stéréotypes et les préjugés.
El libro de los Microestigmas, le livre de Grupo 5 (réseau de santé mentale et services sociaux de la communauté Clariane) conçu avec la Chaire UCM dont Grupo 5 est partie prenante, présente de nombreux exemples de micro-stigmatisations, tels que :
- parler de manière infantile à un adulte parce qu’il a un handicap, en supposant que ses capacités sont diminuées ;
- s’apitoyer sur le sort des personnes ayant des troubles psychiques, en ne comprenant pas qu’elles peuvent mener une vie pleine ;
- supposer qu’une personne ayant des troubles psychiques ne sera pas capable d’étudier ou de travailler normalement.
Si ces micro-stigmatisations peuvent à première vue sembler inoffensives voir amusantes, leurs effets sont tout autant préjudiciables envers les personnes concernées.
A travers 35 expériences de vie de personnes fragiles (en situation de précarité, en situation de handicap, ayant des troubles mentaux, etc.), El libro de los Microestigmas dénonce ces micro-stigmatisations et sensibilise la société au droit à la différence et à la neurodiversité.
Et si une simple photo pouvait aider à changer notre regard ?
Des portraits en plans serrés en noir et blanc sur fond noir. Des grimaces spontanées, uniques, reflétant le caractère, la personnalité de chaque participant. Faire table rase d’une normativité souvent discriminante !
Le projet Rictus de la clinique du Pays de Seine – Inicea (les établissements de santé de la communauté Clariane en France), vise à dépasser les appréhensions face aux différences pour percevoir autrement le handicap, sans crainte ni condescendance. Les personnes en situation de handicap mental/psychique et les équipes pluriprofessionnelles ont pu lâcher prise- face à l’objectif, dans la réciprocité et à égalité !
Se faire photographier ensemble peut également induire de nouveaux rapports professionnels basés sur le respect, l’empathie, l’échange et la bienveillance. En effet, le quotidien institutionnel et éducatif souvent routinier et répétitif ne laisse que très peu de place à l’inattendu, au spontané et à la créativité brute de chaque individu.
Plus d’informations sur la journée mondiale de la santé mentale